« On s’échange les consoles pour la semaine ?
– Ouais, pourquoi pas…
– Alors je te prête ma super nintendo avec Zelda, Street Fighter 2 Turbo, F-Zero et Super Mario World, ça te vas ?
-Une Megadrive avec Streets of Rage, Mystic Defender, Sonic et Thunderforce IV. Ouais, ça me va ! »
C’est
ainsi que pendant une semaine à l’époque j’ai pu goûter (enfin, surtout
mes parents en fait) à la Megadrive et à ses jeux, quelques mois avant
d’en acheter une.
Streets of Rage, tout comme les autres jeux su-cités, a une place particulière dans mon coeur.
Streets of Rage, c’était les soirées affalée dans le canapé, un paquet de chips aux crevettes à la main, un verre de jus de fruit dans l’autre, à regarder mes parents y jouer.
Car oui, mes parents étaient des gros gamers, mais j’y reviendrais plus tard, dans un autre article peu être.
Mon père prenait Axel, personnage bien équilibré, que j’affectionne moi aussi. Ma mère prenait Adam, parce qu’elle le trouvait balèze (par contre il est super lent).
En moins d’une semaine je les ai vu atteindre le dernier niveau, le stage 8, celui où attendait mister X sur son siège. Et la question fatale, en anglais, que personne ne comprenait (je n’étais qu’en CM2 et je n’avais aucune notion d’anglais). Ils ont répondu « oui » tout les deux.
PAF !
Les voilà re-balancés dans le niveau 6 et sa musiques affreuse (la seule musique du jeu que je trouve vraiment à chier). Un petit quart d’heure plus tard et une dizaine de Boss mit au tapis (car oui, dans le dernier niveau on se retape tout les boss du jeu, même les deux %¨£µ*ù^$ filles) les revoilà face à la question.
Mon père à ma mère : « Bon, pour être sûr de pas faire de bêtise, moi je met « oui » et to tu met « non », c’est compris ?
– Oui t’inquiète pas pas. Tu veux un café ? »
Un café plus tard, les réponses validées, les voilà qui doivent s’affronter.
Mon père : « Bon, je vais te tuer, on va voir ce que ça fait »
Ma mère : « J’espère qu’on sera pas Game Over (à prononcer Gameuh Ovaire)
Ma mère est donc mise hors circuit du jeu, et mon père se voit l’honneur d’affronter Mister X.
Après moult péripéties, pas mal de grognements et de gros mots, voilà le boss étalé de tout son long sur le sol.
« Hey regardez ça les enfants, j’ai fini Streets of Rage ! » (à prononcer Strait ofeuh raje)
Et là, la fin tant attendue apparait : Axel assis sur le siège du Big Boss, l’air machiavélique, avec un rire qui fait frémir.
A la fin de la semaine, donc, je rendais la console et les jeux à mon voisin du dessus.
« Mes parents ont finis Streets of Rage, mais elle est pas un peu bizarre la fin ? Le blond (Axel) prend la place du méchant et tout.
– Quand on l’a fini, nous on a pas eu cette fin. Ils étaient tout les trois sur un pont la nuit et
y’avait une musique sympa. »
Donc, mes parents avaient découvert une fin secrète !
Aujourd’hui, il m’arrive de jouer à Streets of Rage. Ça me rappelle des souvenirs, cet hiver ou nous avions échangés jeux et consoles pour une semaine…