Tu coules dans mes veines, comme un vin trop ancien,
Un feu doux qui m’enlace et me tient par la peau,
Un souffle au creux du soir, un murmure si beau,
Que j’en perds chaque jour un peu plus mon chemin.

Je ne sais plus dormir sans l’ombre de ta voix,
Ni manger sans penser à ton rire discret.
Mon cœur bat à l’envers dès que tu disparais,
Comme un tambour brisé qui cherche encore la foi.

T’es mon poison de soie, ma lumière impudique,
Ma ruine préférée, mon ivresse au matin.
T’es le geste interdit, le fruit d’un doux déclin,
Une pluie sur ma bouche, un mensonge magique.

Tu n’étais qu’un regard, un frisson au hasard,
Mais j’ai mordu l’éclat de ton feu sans prudence.
Depuis, je bois ton nom, ta voix, ton existence,
Et je me fais l’esclave de ton moindre départ.

Tendre addiction, caresse trop sincère,
Tu dévastes mon calme avec tant de douceur.
Tu tisses dans mon corps une étrange liqueur,
Et mon âme s’incline à ton parfum de fer.

Je ne sais plus penser sans l’écho de tes gestes,
Ni marcher sans chercher l’empreinte de tes pas.
Même l’air que je prends me parle de tes bras,
Et la nuit devient vide à l’endroit où tu restes.

Tu n’as rien demandé, tu es juste passée
Comme on frôle un secret, comme on trouble un silence.
Mais j’ai fait de ton nom ma douce pénitence,
Un autel que je prie sans jamais t’embrasser.

Je t’aime avec l’excès des âmes en manque d’elles,
Avec le feu rampant des amours impossibles.
Je t’aime en clandestin, en cœur irréversible,
Je t’aime en funambule au-dessus des étincelles.

Je t’écris dans le noir, quand le monde s’endort,
Et que mes doigts tremblants te cherchent sur la page.
Tu es ce cri muet qui refuse l’outrage,
Ce besoin dévorant d’un baiser un peu fort.

Tendre addiction, douce et cruelle amante,
Tu me tiens par les nerfs, les songes et la chair.
Mais si c’est une chaîne, qu’elle soit de lumière,
Et que je me consume à ta flamme brûlante.

Je ne veux pas guérir, ni m’éloigner de toi,
Je préfère l’abîme où ton nom m’accompagne.
Que l’on m’enferme au creux d’une torpeur étrange,
Si c’est là que tu viens poser un peu ta voix.

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